À travers notre vie, nous n’avons d’autre vocation, en définitive, que de révéler au monde le vrai visage de Dieu qui n’est que Miséricorde. Le réalisme évangélique nous révèle combien Dieu est proche de l’homme dont la misère attire sa miséricorde. Dieu est au cote de l’homme engagé pour sa libération. Face à un monde éclaté et abandonné, qui oppose à l’existence de Dieu la misère de l’homme, nous sommes appelés à témoigner que l’homme concret est le lieu où se manifeste la puissance de Dieu et sa miséricorde. Une miséricorde à laquelle tout homme qui fait l’aveu de sa pauvreté peut accéder dans la prière; il est transformé et devient lui-même miséricorde, ne
qu’en s’identifiant par l’Esprit à Jésus crucifié. Affirmer la miséricorde de Dieu, c’est retrouver l’unité de Dieu, de l’homme et du monde.
Aujourd’hui, le chemin de la prière nous a fait redécouvrir que Dieu est au milieu de nous, en nous. Il nous habite. Ainsi, en Église, on est passé d’un Dieu paraissant bien loin, inaccessible, à un Dieu présent dans notre coeur, qui nous entraîne sur la voie de la miséricorde. En enfants bien-aimés du Père, nous sommes appelés à l’imiter, en reflétant sur nos visages la bonté et la miséricorde du Père. Mon joug est doux et mon fardeau léger. C’est le Bon Pasteur qui nous adresse cette parole: « Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux. »