L’intelligence du coeur est un reflet du mystère de Dieu à travers la créature qu’il veut à son image: cette capacité de découvrir, de connaître, de comprendre. Il nous arrive de l’admirer: c’est une belle intelligence; souvent même de la qualifier: il a l’intelligence des affaires, de la situation – il s’agit alors de l’intelligence des choses, de l’organisation. Mais dès qu’il s’agit de comprendre quelqu’un, une personne, un seuil doit être franchi – celui de l’intelligence du coeur. Notre langage le laisse entendre. En face d’une incompréhension dont nous souffrons, nous disons: il n’a pas de coeur. C’est au contraire par la clairvoyance du coeur que nous expérimentons la joie d’être rejoint dans notre mystère personnel et de pouvoir répondre par le meilleur de nous-mêmes.
La démarche de Dieu dans le mystère de l’Incarnation relève de cette intelligence du coeur. Il prend la route de l’homme, de chaque homme. Toutes les attitudes, les dialogues de Jésus en portent la marque. Son regard est étonnant d’attention, de clairvoyance. Il démasque toutes les faussetés. Il rejoint chaque personne au plus intime d’elle-même, plus attentif encore à la paralysie du péché qu’à celle du corps. Il délivre, il rend confiance et invite à prendre la route de la vie.