Tant qu’on est dans la communauté pour « faire » des choses, on ne peut pas être nourri par le quotidien. On ne cesse de se projeter en avant, car il y a toujours des choses urgentes à faire.
Si on vit dans un quartier pauvre ou avec des gens en détresse, on est constamment interpellé. Le quotidien ne nous nourrit que quand on a découvert la sagesse de l’instant présent et la présence de Dieu dans les petites choses, quand on a refusé de lutter contre la réalité et qu’on a capitulé devant elle en découvrant le message et le don du moment.
Alors, on vit la beauté qui nous entoure et on peut s’émerveiller.
Si on nettoie la maison ou si on fait la cuisine comme une corvée qu’il faut faire, on sera fatigué et énervé. Mais si on découvre que c’est ce qu’il y a à faire dans le moment présent et que c’est par et dans ces humbles réalités qu’on vit avec Dieu et avec les frères, notre coeur s’apaise ; on ne fuit plus en avant, on prend le temps de vivre.
On n’est plus pressé car on a découvert que, dans l’instant présent des comptes, des réunions, des rencontres diverses, des travaux manuels, de l’accueil, il y a un don, une grâce à recevoir.