La fête la plus attendue, c’est Noël. Pas seulement pour les petits. Même chez les adultes, une enfance profonde se réveille. Dès la fin novembre on va rêver de Noël, alors que la nuit s’épaissit et que le froid mord déjà.
L’attente est immuable. En ces temps ou les hommes ne connaissaient pas l’écriture et ignoraient l’astronomie, on guettait avec anxiété l’avancée des ténèbres: lorsque le jour recommençait à «allonger», une joie intense balayait soudain l’angoisse. Beaucoup plus tard, on identifiait le «solstice» d’hiver. La fête du «soleil victorieux» allait demeurer au plus profond de la vie des groupes humains. Quand on voulut choisir, au IVe siècle, une date pour commémorer la naissance de Jésus dont les évangiles ne précisent ni le mois ni le jour, le choix se porta sur cette fête d’aube nouvelle: Jésus, à l’Orient, n’était il pas la véritable lumière qui vient dans les ténèbres de ce monde?
L’attente est en nous, creusée à jamais dans le psychisme humain au cours de millénaires d’inquiétude de l’impénétrable passé. Au cours des siècles chrétiens, l’attente s’est tournée vers Jésus en qui Dieu rayonnait, Dieu sur un visage d’homme: elle en a été colorée de tendresse et d’amour. Aujourd’hui, là où nous sommes, peut être faut il nous interroger discrètement nous mêmes: au fait, qu’attendons nous?