Si les silences du Christ sont des paroles aussi importantes que l’enseignement qu’il nous a laissé, le silence le plus éloquent du Nouveau Testament est celui de Jésus durant son procès. Lui, qui ne craint ni de dénoncer l’hypocrisie des pharisiens ni d’affronter le Père du mensonge, ‘se tait’ devant le Grand Prêtre, devant Hérode et devant Pilate. Silence du juste qui contraste avec l’injuste agressivité de ses adversaires. Silence digne du Messie dont l’Heure est arrivée et dont le seul pouvoir est celui de la force rayonnante de la vérité.
Si le Christ dit quelques paroles en croix, il est surtout silence. Le silence de cet homme crucifié devient une parole déchirante, bouleversante. Dieu dit tout quand il se tait pour mourir.
Si le silence humain semble, au niveau de l’abondance des textes, davantage valorisé dans l’Ancien Testament, il faut noter que ceux du Nouveau Testament reçoivent un éclairage nouveau du fait qu’ils se réfèrent à la personne de Jésus. Le silence qui entoure le mystère de Jésus n’est pas sans évoquer celui qui entoure le mystère même de Dieu ! Le silence n’est plus celui de la simple sagesse humaine mais il accède au niveau de la théologie.