La foi n’est pas un privilège; elle est une prise de conscience de notre pauvreté, d’un vide insondable que Dieu comble comme il comble, sans que parfois ils le sachent, tous nos frères humains. Allez enseigner, a dit Jésus, enseigner c’est rendre témoignage par nos vies, c’est vivre un amour en nous effacent devant cet amour.
S’effacer devant cet amour, c’est accepter de le vivre dans sa vérité, c’est-à-dire dans sa pauvreté et cette aridité sous prétexte de mieux convaincre. Le mot amour lui-même peut tromper qui laisserait entendre que la communion à Dieu est faite de sensibilité alors qu’elle est vécue dans la nuit de la foi et des sens.
Qui peut rendre compte d’un amour et comment rendre compte d’un amour qui ne s’appuie pas sur une présence sensible, tangible ? On ne témoigne de Dieu et de son amour qu’en s’effaçant devant. On ne dit pas Dieu, on ne peut dire que: je crois en Dieu, c’est-à-dire je sais qu’il est là bien que je ne puisse rendre compte de sa présence, je sais qu’il m’aime sans pouvoir rendre comte de l’amour qu’il me porte. Est pauvre qui croit que l’Esprit de Dieu est à l’oeuvre en tout homme et qu’il attend pour se révéler que nous ne fassions plus écran entre Lui et les hommes…
Si le grain de blé ne meurt, il ne porte pas de fruit.