15e dimanche du Temps ordinaire
Le prochain n’est plus celui qui est proche, mais celui qui se fait proche. Aucune situation de fait n’impose le prochain. Il faut se déplacer pour devenir le prochain de celui qui est dans le besoin et se comporter en homme, sans se laisser enfermer dans les rôles ou les convenances. Jésus, d’un mot, nous présente les passants: un prêtre, un lévite, un Samaritain. Quant au blessé, il n’en dit rien: « Un homme » descendait de Jérusalem à Jéricho. Un homme entre vie et mort. Inutile de donner d’autres précisions. Il suffit qu’il soit en danger: il a besoin qu’un autre homme s’approche, se fasse ‘prochain’.
Que dirait Jésus, aujourd’hui, alors que de centaines de millions d’êtres humains attendent désespérément ? Qui descendra de sa monture, fera les gestes efficaces du Samaritain, avancera l’argent et promettra de prolonger l’aide ? L’Évangile nous dit de Jésus qu’il fut lui aussi « saisi de pitié », littéralement « pris aux entrailles » devant la foule affamée. On lui avait demandé le chemin de la vie éternelle. C’est un chemin risqué, loin des temples qui croient receler le sacré: la route dangereuse de Jéricho où l’amour qui vient de Dieu nous pousse vers tout homme en détresse. C’est de notre « humanité » qu’il s’agit au double sens du terme: bonté et multitude.