La paix se réalise dans l’accueil de l’autre quel qu’il soit: elle se réalise dans la connaissance et la reconnaissance de tout homme, comme personne et comme fils de Dieu. Elle se vit dans l’échange et le partage. Elle est finalement l’autre nom de l’amour fraternel, amour affectif et effectif, amour universel qui a comme exemplaire et comme source l’amour de Dieu pour nous, lui «qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants», lui qui ne fait acception de personne, lui qui a envoyé son propre Fils pour le salut, pour la paix de tous les hommes; lui qui de tous les peuples veut faire un seul peuple.
Dans l’Écriture, la paix est un don de Dieu. Elle est aussi une tache à réaliser. En ouvrant son discours sur la montagne, Jésus proclame: «Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu». Nous devons être des artisans de paix. La paix n’est pas un bien que l’on protège, comme on le fait d’un trésor; elle n’est pas un bien que l’on défend contre tout ce qui peut la troubler, car elle n’est alors qu’un état de non violence, toujours prêt à se rompre. Elle est une oeuvre à bâtir avec ceci de particulier qu’elle n’est pas acquise une fois pour toutes. La paix n’existe que dans la mesure où on la construit sans cesse.