Je suis libre quand, après avoir aimé les choses et les hommes, ceux-ci sont plus libres et moi moins esclave. Je suis libre quand, torturé par la souffrance, une voix me crie dans les entrailles: tu es en train de ressuciter. Je suis libre quand ma liberté et celle des autres vaut plus que de l’argent. Je suis libre quand la mort n’est pour moi rien de plus qu’un passage vers la plénitude de la vie.
Je suis libre quand je crois que rien n’est impossible. Je suis libre quand mon unique loi est l’amour. Je suis libre quand je sais me donner aux autres sans exiger de les posséder. Je suis libre quand je dis non à l’oppression. Je suis libre quand, de ma prison, je continue de crier mon droit à la liberté. Je suis libre quand, au sein de l’aisance, je continue de préférer la liberté des pauvres.
Je suis libre quand je crois que mon Dieu est plus grand que mon péché. Je suis libre quand, à l’heure de l’échec, je crois que Dieu, le soleil et moi sommes neufs chaque matin et que chaque heure est un commencement. Je suis libre quand je suis convaincu que le bien accompli est indestructible. Je suis libre quand je crois fermement qu’un homme pareil à moi a vécu et qui, après avoir connu la mort, demeure vivant à jamais.