Extrait de la lettre de Taizé 2011 méditée à la Rencontre Européenne de Rotterdam
Si nécessaire soit l’aide matérielle dans des situations d’urgence, elle ne suffit pas. Ce qui importe, c’est de rendre justice aux démunis.
Les chrétiens en Amérique latine le rappellent : le combat contre la pauvreté est un combat pour la justice. La justice dans les relations internationales, non pas l’assistance.
Apprenons à dépasser la peur. Nous connaissons tous se réflexe de protection qui consiste à vouloir assurer notre sécurité même au détriment du bien-être d’autrui. Et cela semble s’accentuer à notre époque où le sentiment d’insécurité augmente. Comment ne pas céder à la peur ? N’est-ce pas en allant vers les autres, même vers ceux qui apparaissent comme une menace ?
L’immigration est un autre signe de notre temps. Elle est parfois ressentie comme un danger, mais elle est une réalité incontournable qui façonne déjà l’avenir*.
Un signe de notre temps est encore la pauvreté grandissante à l’intérieur des pays riches, où bien souvent l’abandon et l’isolement sont les premières causes de précarité.
L’accumulation exagérée des biens matériels tue la joie. Elle maintient dans l’envie. Le bonheur est ailleurs : en choisissant un style de vie sobre, en travaillant non seulement pour le profit mais pour donner un sens à son existence, en partageant avec les autres, chacun peut contribuer à créer un avenir de paix. Dieu ne donne pas un esprit de crainte, mais un esprit d’amour et de force intérieure.
Frère Aloïs
* Bien sûr l’immigration doit être régulée, non par la peur de l’étranger, mais par un vrai souci d’intégration. Pour les immigrés, trouver un logement et un travail, apprendre la langue sont des priorités. Pour les pays qui accueillent, accorder des droits va de pair avec l’exigence raisonnable des devoirs (…)