Que l’Afrique te connaisse, Seigneur Dieu,
Toi le chef de tous ces grands chefs,
Toi le Père de tous ces anciens,
Toi la sagesse de ces sages.
Donne à chaque peuple et à chaque tribu
De te chercher, de te connaître,
De savoir que tu es le seul Dieu véritable,
Et que t’acclamer, c’est être fidèle à l’Afrique.
Que le monde te connaisse, toi, le vrai Dieu,
Vrai non pas à cause de ces lambeaux
Que nous arrachons de toi
Pour nos propres commodités,
Mais vrai au-delà de tous les noms que nous te donnons.
Qu’ils te connaissent
Les hommes de l’Afrique et ceux du monde entier,
Afin que tu sois enfin Dieu,
C’est-à-dire, Celui qui n’appartient à personne
Et qu’aucune civilisation ne saurait coloniser.
Que l’homme ne s’érige plus en Dieu pour l’homme
Pour que la croix ne soit plus un bijou
Et la souffrance, un blasphème,
Afin que soit enfin entonné le chant funèbre
De tout mépris et de toute supériorité,
Et que batte la frénésie du tam-tam
De la fraternité retrouvée,
Communion de l’homme à la feuille qui vibre,
De l’homme au murmure d’amour de l’hmme,
De l’homme à la totalité que nous entrevoyons,
Mais que seul tu es éternellement.
Un prêtre camerounais