Âme, sache combien le créateur t’honore,
plus que le reste de la création.
Le ciel n’est pas à l’image de Dieu,
ni la lune, ni le soleil, ni les astres si beaux,
ni rien de ce qui apparaît dans la création.
Toi seul est l’image de la nature
qui dépasse toute intelligence.
Toi seul ressembles à la beauté incorruptible;
tu es la marque de la vraie divinité,
le réceptacle de la vie bienheureuse,
l’empreinte de la véritable lumière.
Si tu la regardes, tu deviens ce qu’il est :
tu imites celui qui brille en toi par la lumière
qui naît de ta pureté
et qui éclaire à son tour.
Rien n’est assez grand dans le monde
pour supporter la comparaison de ta grandeur.
Le ciel est tout entier contenu
dans l’empan de Dieu,
la terre et la mer sont enfermées dans son poing.
Et pourtant, lui si grand,
lui tel qu’il est capable de tenir
dans sa main toute la création,
devient tout entier contenu en toi;
il habite en toi sans se tenir à l’étroit
lorsqu’il entre en ta nature.