Jesus a progressé en sainteté, comme il a progressé « en sagesse et en âge » (Lc 5,52). Non que sa réponse aux exigences de la volonté divine ait été imparfaite, à un moment quelconque, mais elle était parfaite pour ce moment-là, en fonction de ce que le Père lui demandait et de ce qu’il lui pouvait donner, à la mesure du niveau de développement auquel étaient parvenues son humanité et sa vocation.
S’imaginer que la sainteté du Christ a été la même, tant avant qu’après le grand et terrible ‘fiat’ de Gethsémani, reviendrait à priver de signification sa vie, et même son mystère pascal. Jésus a vécu, avant tout, dans la situation de ce que nous appelons « tendre à la sainteté ». Nous avons maints signes révélateurs de cette tension, telle cette exclamation, qu’il proféra un jour : « Je dois recevoir un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Lc 12,50)
Rainero Cantalamessa
Jésus-Christ le Saint de Dieu, Mame.