Jésus est venu nous enseigner l’amour. La Rédemption s’est faite par l’amour mais tout amour ne se vit et ne s’exprime que dans un mélange inextricable de joie et de souffrance.
Il n’y a pas de plus grande joie qu’aimer: se porter, de tout son élan, de toute sa richesse, de toute sa force vers un autre qui vous délivre et en qui on met toute la complaisance qu’on ne pouvait mettre en soi même, trouver enfin l’emploi de soi dans la diffusion, la communication de tout ce qu’on est et de tout ce qu’on a. Telle est la joie de Dieu et telle est la joie de Jésus: «Qui me voit, voit le Père».
Mais l’amour est nécessairement vulnérable. Comment aimer sans dépendre de celui qu’on aime? Aimer, c’est faire l’expérience d’une dépendance infinie envers celui qui est tout puissant sur votre coeur, c’est mettre tout son bonheur a la merci d’un autre, c’est accepter même de ne pas être aime, de ne plus être aime, et d’aimer quand même et toujours. Aimer, c’est inévitablement souffrir.
Quand Jacob sortit victorieux de son combat avec l’ange, au gué de Yabboq, il reçut un nom nouveau: Israël, c’est à¬dire fort contre Dieu (Gn 32,29). Nous sommes le vrai Israël: depuis la crucifixion, Jésus a prouvé, définitivement que dans sa vulnérabilité c’était lui le plus fort en amour.