Jésus se taisait. Devant la femme adultère. La tête baissée: il ne voulait même pas que leurs deux regards se parlent. Il se taisait. Face à ses adversaires ! Il traçait au sol des signes qui ne signifiaient rien et, du crissement léger du sable, le silence montait.
On dira, bien sûr, que Jésus se taisait parce qu’il ne voulait pas écraser de son jugement cette pauvre femme, parce qu’il ne voulait pas entrer dans le jeu, tout à la fois subtil et grossier, des scribes et des pharisiens, parce qu’il ne voulait pas prêter le flanc au coup mortel qu’ils avaient décidé de lui porter. Mais pourquoi vouloir expliquer alors qu’il suffit d’écouter? C’est dans le silence que Dieu parle de loin, de très loin. Jésus se tait. La femme se tait. C’est ainsi qu’elle entend la voix de la profondeur. Tout silence vrai est commencement, création.