1er dimanche de Carême
Poussé par l’Esprit, Jésus va au désert. A quoi pensons nous quand on parle de désert? Nous voyons le sable à n’en plus finir, le soleil implacable, des caravanes des nomades voilés, la solitude qui fait peur. Pourtant, le désert c’est aussi la solitude féconde, la beauté immense, le ciel qui parle, des hommes à la recherche de Dieu, loin des villes et des vanités; ils ont trouvé là le silence comme un sanctuaire.
Le désert où Jésus pouvait aller n’avait pas les dimensions redoutables du Sahara. Ce qui compte, c’est le sens religieux que le récit évangélique entend donner à cette «retraite» de Jésus où il est tenté. Parce qu’il est homme, il a voulu connaître la tentation. Le désert est donc bien, selon sa signification dans toute la Bible, le lieu de l’épreuve. Il symbolise et rassemble l’histoire du peuple de Dieu dans son exode.
Il y a cette autre image de Jésus: au désert, il se retire dans l’intimité de Dieu; il se retranche dans son Mystère, pour être à part des hommes, avant d’aller vers eux annoncer le Salut. Il n’avait pas besoin du désert, mais il y va.
Nous, nous en avons besoin. Un peu de solitude, un peu de silence si possible dans le vacarme, pour bien écouter Dieu, pour nous convertir. Nous ne sommes jamais convertis à la Bonne Nouvelle; nous ne sommes jamais pleinement évangélisés.